FAKE NEWS
10 astuces pour les repérer
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, une vague parallèle de fausses informations déferle, qualifiée d’« infodémie massive » par l’Organisation Mondiale de la Santé. Comment repérer ces fake news, et comment éviter de les diffuser ?
Pour se protéger et protéger vos proches de ces fausses informations anxiogènes et qui alimentent l’état de panique général de la population, la Rotonde a revêtu sa tenue d’inspecteur, afin de dénicher quelques outils pour mieux repérer et éviter les fake news. En voici quelques uns.
1. Méfiez-vous du bouche à oreille
La première question à se poser, lorsqu’on reçoit une information, est “comment cette information m’est-elle parvenue ?”. J’ai reçu un texto d’une cousine qui a un ami qui est stagiaire dans un cabinet médical, et qui a vu sur une page Facebook que…
Plus la route entre l’information source et vous est longue, plus il y a de chances d’en douter. En effet, l’une des armes de la rumeur est le nombre de personnes qui y contribuent. Privilégiez des informations reçues directement et sans intermédiaire, depuis des media sérieux : Organisation Mondiale de la Santé, site du gouvernement, média d’information comme franceinfo.fr, Le Monde, France 2, France Inter…
Méfiez-vous du bouche à oreille
2. Regardez au-delà du titre
Le premier challenge d’une fake news, c’est de faire en sorte que vous la consultiez. Et qu’est-ce qui donne plus envie de cliquer pour en savoir plus qu’un titre sensationnel ? Souvent, la fake news commencera par un titre racoleur. Il sera parfois écrit en majuscules, parfois avec des points d’exclamation, ou des formulations sensationnelles, telles que “DES CHERCHEURS TROUVENT UN REMÈDE MIRACLE CONTRE LE CANCER !!!”. Face à un tel appel au clic, la méfiance est de mise.
Le meilleur réflexe, pour savoir si l’information est vraie, est de lire l’intégralité de l’article.
3. Identifiez la source de l’information
Si vous décidez que l’article mérite votre attention, trois points essentiels sont à considérer : qui l’a écrit, sur quel site, et quand ?
Face à une information signée par un éminent spécialiste de la physique quantique, vous pouvez légitimement vous demander qui est cet auteur qui semble savoir mieux que quiconque de quoi il parle. Vous pouvez chercher son nom, son laboratoire, ou l’établissement cité dans un moteur de recherche, et vérifier que l’auteur de l’information est une source qui existe et qui est fiable.
Certains sites, comme Le Gorafi, proposent des articles de satire, et publient de fausses informations parodiques dans le but de faire rire. Si dans le cas du Gorafi, leur vocation à l’humour est assumée et totalement transparente, il n’en est pas de même pour tous les sites qui diffusent des fake news. Ainsi, avant de vous lancer dans la lecture du contenu de l’article, vous pouvez vous renseigner sur l’hébergeur de l’info.
Un autre détail à consulter : la date de publication de l’article. Bien qu’écrit (et partagé) avec de bonnes intentions, un article qui date de plusieurs jours, semaines ou mois peut rapidement être totalement obsolète. Il est donc toujours préférable de consulter des sources récentes, ou du moins de vérifier qu’il n’y a pas eu de changement depuis la publication de l’article.
4. Méfiez-vous des arguments d’autorité bancals
Très souvent, les fake news sont accompagnées d’une référence à une personne censée faire figure d’autorité : une éminente spécialiste du domaine, un professeur renommé, une équipe de scientifiques à la pointe de la recherche…Cette mention du spécialiste peut bien évidemment être authentique. Mais parfois, cette figure ne sert qu’à crédibiliser les propos de la rumeur, aux yeux de son auditoire. Face à ces références que l’on veut faire passer pour crédibles, votre esprit critique acéré devrait se demander : Quels sont leurs noms ? Qui sont-ils ? Où travaillent-ils ? Très souvent, l’infox ne vous permettra pas d’y répondre.
Le pendant de cette manoeuvre est d’utiliser du vocabulaire complexe non expliqué. Un message qui vous expliquera en des termes savants une nouvelle information cruciale, mérite vérification. Pourquoi devriez-vous croire un message que vous n’avez pas compris ?
Et surtout, pourquoi l’auteur du message n’a-t-il pas fait en sorte que vous le compreniez, alors qu’il s’adresse à l’évidence à un public qui n’a pas toutes les connaissances requises pour comprendre son jargon scientifique ?
5. Une rumeur veut être partagée, ne l’aidez pas
Comme évoqué plus tôt, la rumeur tire sa force de la masse de personnes qui la diffusent. Une fake news qui n’est pas virale n’en est pas une. C’est pourquoi très souvent, le message contenant la fake news insistera (lourdement) pour que vous le partagiez à votre entourage : « Partagez cette information avec votre famille, vos amis et vos connaissances », ou encore, avec une ponctuation dramaturgique « Partagez massivement… », etc. Face à ce type de sollicitations, votre radar à fake news devrait bondir !
6. Maîtrisez vos émotions
Les sentiments que nous éprouvons sont un autre levier utilisé par les rumeurs pour se propager. Leurs auteurs cherchent à vous choquer, vous révolter, vous inquiéter, vous donner pitié, vous faire peur, ou parfois de vous donner de l’espoir, dans le seul but de vous faire partager à votre entourage le contenu que vous êtes en train de lire.
De plus, les fake news jouent aussi sur nos convictions et le “biais de confirmation” d’autres personnes : nous avons tous envie de croire les informations que nous avions envie d’entendre et qui nous enferment dans notre conviction. Ainsi, un message qui vous effraie ou qui vous choque, ou qui va dans le sens de vos convictions, mérite une attention toute particulière. Il pourrait bien s’agir d’une fausse information.
Très souvent, les fake news sont accompagnées d’une ou plusieurs images, ajoutées à la fausse information dans le but de crédibiliser le fait, mais aussi et surtout d’amplifier l’émotion que l’on a tenté de vous faire ressentir. La photographie d’un enfant dans la misère, une scène de lutte contre l’oppresseur touchante…une image qui vous fait réagir très fortement peut être authentique, mais pourrait aussi être sortie de son contexte, dans le seul but de vous faire réagir.
7. Lisez les commentaires
Bien que très souvent, les commentaires regorgent d’inepties en tous genres, certains internautes peuvent alerter sur la fausseté de l’information, argumenter, et parfois même en fournir la preuve, sous forme de liens vers d’autres sites, plus fiables et sourcés. En cas de doute, et même si cette vérification ne suffit pas, vous pouvez chercher réponse dans les commentaires. Pensez cependant à faire le tri, et à lire les retours des internautes avec une extrême précaution !
8. Remontez à la source de l’information
C’est probablement le meilleur conseil que nous puissions vous donner dans votre quête de la vérité. Si vous lisez une information qui vous semble douteuse, ou si vous souhaitez être certain.e qu’elle est authentique, le plus sage est de remonter à la source de cette information.
Si des sources sont citées, vous pouvez aller les consulter directement, à la recherche d’une confirmation sur un site fiable. Si aucune source n’est donnée, vous pouvez copier-coller le contenu de l’information dans un moteur de recherche. Très souvent, vous trouverez vite la confirmation que c’est une rumeur, démontée par des organisations fiables comme l’OMS ou le gouvernement.
Si l’info (l’infox ?) est accompagnée de photos ou de vidéos, vous pouvez chercher à remonter à la source de ces images. Vous pouvez tout simplement enregistrer la photo sur votre ordinateur, et utiliser la recherche inversée des moteurs de recherche. Ainsi, ces derniers vous renverront tous les sites sur lesquels la photo a été publiée. Vous pourrez alors comprendre d’où vient l’image, quand elle a été postée, et surtout si elle correspond bien au contexte dans lequel vous l’avez reçue.
9. Croisez plusieurs sources
Cette astuce fait écho au point précédent conseillant de remonter à la source de l’information. En effet, quel que soit le résultat de votre enquête après être remonté à la source, il est toujours plus prudent de croiser de multiples sources, et en particulier lorsque l’information provient du bouche à oreille, d’une publication sur un réseau social, ou d’un site feu fiable. Bien que les fake news puissent être relayées sur plusieurs sites, une même information partagée sur plusieurs sites fiables a de bonnes chances d’être authentique.
10. Questionnez un·e spécialiste
Si, malgré votre esprit critique aiguisé et vos recherches, vous n’êtes pas sûr.e de la véracité d’une information, rien de tel que la réponse d’un.e spécialiste. Dans le cadre de la pandémie actuelle, plusieurs plateformes comme FranceInfo, TF1, LCI, proposent de poser en live ou sur un chat vos questions, afin qu’elles trouvent réponse directement auprès de spécialistes qualifiés.